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CEVENNES 2015

22 mai

VTT | COSRL | LARDY | CEVENNES 2015| DEPARTDepuis le temps qu’on en parle, on y est enfin, Ma rando de l’année, le raid des Cevennes.
En forme malgré un petit relâchement en avril, je pense être prêt physiquement en espérant que ça suffise.
Le vélo, par contre, c’est moins bon. Le pneu avant que j’eusse envisagé ne se monte pas et la seule solution est un vieux X-king en 2.4 qui fuit de partout en montage tubeless. Ca tient à peine au moment de rejoindre les autres.

Là-bas, je constate qu’il y a du lourd sur la remorque vélo ou plutôt du light. Que du carbone, 2 Stump, 

1 Camber, 2 Epic et le Scott présidentiel qui monte tout seul. J’ai un doute avec mon tracteur en Alu…

Après un voyage sans encombre, je découvre les reliefs du coin mais la nuit tombante, je ne peux pas voir la nature du sol. Malgré tout, nouveau doute. Surtout que les traceurs ne savent pas les dénivelés exacts mais parlent de 3000m de D+ le 2e jour…

Et mes pneus qui perdent encore un peu… Comme Philippe Chatot a le même problème de fuite au niveau de la valve, je me sens moins seul…

23 mai

Le premier jour débute super bien. Les pneus tiennent, la préparation du pique-nique se fait dans la bonne humeur, il fait beau et les environs sont magnifiques.

 

Ca démarre fort. Comme on est au point le plus bas à Florac, on commence par monter vers St Julien d’Arpajon. C’est magique, les jambes tournent bien et surtout, le vélo marche super fort. Le montage tubeless donne une impression de légèreté très agréable. J’y vais prudemment dès que ça descend par manque de confiance dans les pneus. On suit la rivière en surplomb. C’est beau.

Petit passage à gué, je roule un max dans l’eau. Fred m’a dit que ça favorisait la vulcanisation du préventif.

On attaque alors une des grosses difficultés de la journée. Un chemin forestier bien raide de 1km avec de trop longues portions à plus de 15% et en plus bien défoncé. On comprend en croisant les autochtones.

 

Ensuite, on roule jusqu’à Barre des Cévennes sur du grand chemin qui monte et qui descend en sous bois ou à travers champs.

Une jolie descente technique en single que Fred a loupé. Les 2 Stump Men l’accompagneront pour la refaire.

Comme l’indique le nom du bled, on s’arrête pour le café.

Notre périple se poursuit à travers champs avec des barrières à ouvrir et refermer régulièrement. Le rythme sur ces grands chemins est soutenu mais pas à fond. On a assez d’énergie pour monter les buttes pleines de pierres. On atteint le col de Faïsse pour suivre le GR. C’est roulant et on appuie un peu car on aimerait bien faire la moitié des km avant la pause déjeunée. On s’arrêtera au km 37 après une longue monté démarrant par un mur à plus 15%. Dur.

Bien requinqué après cette pause et toutes les bonnes sensations de la matinée, je repars tout excité dans la descente. C’est roulant avec de la caillasse mais je le sens bien. Je lâche les freins, prends de la vitesse, double Stéphane en filant tout droit dans un pierrier. Et Merde ! Arrêt obligatoire 500m plus loin pour crevaison à l’arrière. Je gonfle, fais tourner la roue pour que le latex bouche les trous (au moins 3). Repart, regonfle mais ça ne tient pas. J’insiste plusieurs fois mais sentant que je commence à casser l’ambiance, je passe en chambre. On a perdu du temps, 3 ont filé devant donc on trace à fond dans les chemins montant de la forêt d’Aire de cote. Je décroche un peu, tout ça m’a coupé les pattes. On se retrouve tous au gite d’étape pour une pause nécessaire. Je suis cuit…

Ca va un peu mieux en repartant mais la monté vers le mont Aigoual va être longue. On hésite à un embranchement. Le chemin redescend alors qu’on doit monter. Fred est sûr que c’est plus court en continuant de monter et que ça rejoint. On le regarde partir perplexe en se disant qu’il va faire demi-tour et on file dans la descente dans laquelle Philippe Chatot perce. Etant à l’arrière garde, je reste pour l’aider. On essaie de faire fonctionner le préventif mais après 2 ou 3 regonflages, Philippe, moins têtu que moi, décide de mettre une chambre. On repart. Moins d’1 km plus loin, il est à nouveau à plat. Une épine. On ne l’a pas vu, ça peut arriver. Philippe a une deuxième chambre mais c’est la dernière. Pendant qu’on répare, qui voit-on

arrivé, montant doucement ? Fred avec la gueule en sang et le bras gauche sur le coté. Il nous explique qu’il s’est vautré en regardant son GPS… Il pense s’être pété la clavicule et il aura raison. Il aura également droit à quelques points sur l’arcade.

On repart tous les 3 doucement en espérant que Fred tienne jusqu’au sommet. Et là, moins d’1 km plus loin, re-crevaison présidentielle. Du jamais vu et en plus, il n’a plus de chambre. Fred a des rustines. Il nous les laisse et décide de repartir en y allant tranquillement. Pas trop à l’aise avec la réparation, on fini par repartir et atteindre le sommet où nous attendent les autres un peu dépités. Stéphane et Fred sont déjà repartis par la route pour retrouver les pompiers…

On poursuit jusqu’à la tour du mont Aigoual pour profiter de la vue et se remonter le moral.

On redescend à fond pour pouvoir faire la boucle qu’a rajoutée Christophe.

Et re-crevaison pour moi. Chambre à air déchirée sur plus d’1 cm. Réparation et cap vers la station de ski. Il y a encore quelques montés mais c’est vraiment sympa de retrouver du single. Un des plus beaux coins de la journée.

Philippe Charron, qui avait bien tenu jusque là, monte difficilement, bien gêné par sa blessure aux cotes. Il est temps d’arriver à L’Espérou.

74 km au compteur pour 2100 m de D+ et 1420 de D-. Environ 13 de moyenne avec plus de 4h d’arrêts.

L’hôtel qui nous accueille est assez simple mais très chaleureux.

Enervés par mes problèmes de la journée, Philippe Charron et Christophe m’imposent une séance mécanique. Le premier me passe un Fast Track Grip Réputé increvable qu’on monte à l’arrière en tubeless super vite grâce à la pompe à réservoir de Fred. Christophe me change carrément la roue avant adaptée à notre terrain de jeux. Je ne vais plus reconnaitre le vélo demain. Philippe Chatot aussi est puni. Le gage, c’est de pomper ! Son montage tubeless se révèle plus compliqué avec des jets de préventif impressionnants à travers le pneu.

Apéro bien mérité, bonne bouffe et nuit reposante. Prêts pour la suite…

Fred chez les pompiers

24 mai

Et non, ce n’est pas Fred qui prend la photo, il file en rapatriement direction Torfou. C’est à 6 qu’on démarre cette journée censée être la plus dure. On démarre gentiment la monté vers le col de la Caumette. 240 m de D+ d’un coup mais roulant. Ensuite, profil descendant sur les grands chemins forestiers à vive allure. Trop bon. Quelques montés dont un chemin transformé en single tellement les genêts sont envahissants.

Mes pneus sont un peu plus gonflés pour éviter les crevaisons mais c’est un peu fuyant en descente. J’ai ordre de ne toucher à rien donc mode super vigilant.

Dans l’élan, toujours dans la forêt domaniale de l’Aigoual on rate une bifurque. On se pause.  Et c’est reparti dans un super single avec à un moment une interdiction de passer en vélo. On passe quand même comme c’est la trace ! Un peu de portage et on débouche sur un joli balcon avec vue sur le château Roquedols.

Le single se fini à Meyrueis, autre joli petit village du coin. Petit détour par l’épicerie pour trouver de quoi grignoter sur le vélo. Et c’est partie pour la monté menant au Causse (pas le COS mais les plateaux surplombant le village). On devait la faire par la route mais comme on n’est pas des routards, on prend le petit sentier qui coupe, plus raide et avec plein de cailloux.

La fin est plus roulante heureusement car tout aussi raide. Chacun la monte à son rythme en essayant de gérer car la journée n’est pas finie.

On s’est fait presque 300 m de D+ en 4 km. Une pause s’impose.

On discute, on admire le paysage, on mange un petit truc.

Et là, en regardant au vélo, je me rends compte que j’ai perdu une vis de pédalier. Dégouté, je vois mon week-end flingué à cause de cette toute petite pièce. Pas le temps de pleurer, Christophe demande 2 colliers rilsan et fixe le pédalier aussi bien que la vis.

Ca tiendra jusqu’au bout.

 

Les 10 km suivants se font sur du presque plat roulant au milieu des pâturages. On s’arrête déjeuner au Hameau de Hures.

Les 10 km suivants sont du même type et vont nous conduire à la fameuse descente de Castelbou. Notre président n’a failli jamais la voir tellement il est devenu inséparable avec son nouvel ami.

La descente de Castelbou, moment fort de la journée. On dévale 500m de Descente sur 3 km. Bonjour le pourcentage. Heureusement que je n’avais pas vu la carte avant.

Pour une piste noire, c’est une piste noire. Virages en épingles dans la pente, marches, rochers, gros blocs de pierre mobiles, pommes de pain qui roulent sous les pneus, randonneurs à éviter et prise de vitesse dès qu’on peut lâcher les freins. Ne surtout pas regarder le ravin qui plonge à coté de ce couloir d’1 m de large.

La totale ! Même si ça a été limite plusieurs fois avec une seul petite chute dans une épingle, je m’en sors indemne (juste quelque égratignures) en ne comprenant pas pourquoi je me suis autant éclaté.

Philippe Charron s’excusera plus tard de nous avoir fait passer par là mais les 2 compères voulaient entrevoir les limites de leur Stumpjumper. Excuses acceptées !

Tout va bien mais en remontant les vitesses pour monter dans le bourg, gros bruit, dérailleur dans les rayons. Pas fier, j’annonce aux autres que j’ai encore un problème.

Verdict, Patte de dérailleur tordue, pas encore pétée mais je n’en ai pas de rechange. Je fais de l’huile… la chute n’a pas été si anodine.

Démontage, Stéphane trouve une clé anglaise dans le village et Christophe (toujours lui) me redresse ça aux petits oignons. Après plusieurs tentatives de réglages, j’arrive à quasiment retrouver la même qualité de passage qu’avant. On continue !

On sort du village pour s’engouffrer dans les gorges du Tarn pendant 6 km. C’est magnifique, du single au bord de l’eau, technique avec obligation de poser le pied parfois, voir de porter un tout petit peu mais c’est super ludique. On fait gaffe aux promeneurs qui sont plus nombreux dans ce coin. On comprend en arrivant à St Enimie. C’est noir de monde et animé. On se fait une petite terrasse.

 

Comme toujours après une pause, c’est dur de repartir. On enquille une monté de plusieurs km. C’est de l’ancienne route mais ça grimpe, on attend un peu Philippe au début pas en jambe alors que l’autre Philippe (Chatot) s’échappe, pour une fois que les jantes carbones sont adaptées. A part lui, on montra groupés en se serrant les coudes dans cette longue et ennuyeuse ascension. Et Philippe en schtroumpf grognon « Je n’aime pas le goudron ».

 

La suite est plus sympa jusqu’à Laval du Tarn. Encore un joli petit village, perdu au milieu de nul part. Je prends la roue de Christophe qui coupe dans des ruelles étroites. Trop bien mais qu’est ce que ça grimpe. On passe devant 2 habitants décontractés en terrasse. Il y a du public, je ne peux pas lâcher et ça passe. Les autres ont fait le tour du pâté de maison qui était costaux aussi…

 

Dans les 10 derniers km, on jardine un peu. On n’arrive pas à trouver la trace indiquée. Il faut enjamber une clôture pour un chemin qui n’existe plus et qui disparait sous les herbes. On devient hésitant à une intersection quand une des deux directions monte. En ce qui me concerne, je me dis que c’est la dernière grosse montée avant l’arrivée et j’envois. Le mentale commence à flancher quand une nouvelle bosse se présente. Christophe et Philippe Chatôt file devant, je décroche un peu au début mais pas tant que ça au final. Ca booste un peu surtout que le gruppetto emmener par Anthony tire la langue. Stéphane fait la gueule de celui qui aimerait bien bâcher mais qui ne peut pas et Philippe n’en veut plus à cause de sa douleur aux cotes. C’est la première fois que je le vois autant dans le dur.

 

On dévale les 3 derniers km comme des balles, sprint final, ça descend mais on pédale pour plus de vitesse. Il y a encore du jus quand c’est du fun. Je découvre avec surprise notre arrivée d’étape. Le sympathique gite rural très cosy de La Valette.

 

87 km au compteur pour 1845 m de D+ et 2245 de D-. Environ 13 de moyenne avec encore pas mal d’arrêts.

 

Après la douche, séance mécanique pour moi et piscine pour les bons élèves. Je vais faire une vérif complète du vélo sous la surveillance du professeur Charron qui ne me lâchera pas jusqu’à l’apéro. C’est du sérieux, il faut que j’arrête avec ma série d’incidents mécaniques.

Table d’hôte excellente. On amuse tout le monde avec nos péripéties et notre appétit. On fait honneur à la cuisine de la patronne en dévorant même la part de Fred.

25 mai

Lever plus matinal pour la dernière étape. On pense déjà au retour en espérant ne pas rentrer trop tard. Logiquement, on ne charge pas non plus dans le GPS la variante longue…

 

On débute sur des grandes pistes pas désagréables rythmées mais pas trop sévères. Ca se corse dès qu’on commence à prendre des singles à peine tracés. C’est sauvage. Je reste à l’arrière garde avec Philippe qui ne va pas mieux que la veille. Il pensait que c’était passé mais ce matin, il a glissé dans l’escalier…

Il s’arrête prendre un doliprane. Je lui dis qu’il se dope. Il me répond, un peu désabusé qu’il aimerait surtout que ça passe

 

On rejoint le GR44 qui alterne route et sentiers très escarpés. Pas du goût de notre président qui se retrouve, pour une fois, à l’arrière, gêné en franchissement par ses petites roues… de 26.

 

Le rythme s’accélère. L’effet doliprane fonctionne et Philippe Charron passe devant et imprime un rythme qui lui ressemble plus. Stéphane ne trouve pas ça très fair-play et fait la gueule du gars qui doute… Moi, je rigole car je ne monte encore pas trop mal et j’essaie de suivre les 2 compères en Stump dans les bosses. Pas longtemps malheureusement car le roulant sur le plateau et les pistes forestières envoyé à grande vitesse vont bien m’user.

Je sens que les relances sont difficiles avec une sensation de bridage. Les jambes ne veulent plus accélérer alors que le cardio n’est pas à fond.

On quitte le GR pour une descente assez technique mais courte pour le coin (à peine plus de 2 km). Ca fait oublier la fatigue. On se pose un peu avant d’attaquer la monté dans les gorges du Bramont.

 

Chacun fait la monté à son rythme. Je décide de gérer en restant à l’arrière avec Stéphane. On monte doucement en discutant et en admirant le paysage. Et à un moment, plus de Stéphane qui a décroché. Je continue donc en essayant d’en garder pour les passages difficiles. C’est l’ascension la plus agréable du séjour même si elle est difficile. Le sentier, sous les arbres, longe le torrent tout en cascades.

Les Philippe sont montés comme des balles et m’ont mis au moins 3 min. Et pour une fois, c’est Christophe qui arrive le dernier en mode touriste japonais, tranquille.

 

Nouvelle monté en sortant de la forêt avec un raidillon pierrier dans lequel on met tous pied à terre sauf M Charron qui donne tout en gueulant un « Pousse-toi ! » non sujet à discussion. Bravo pour cet exploit.

Longue transition route et grands chemins avant d’amorcer la descente vers Florac. Etant bien partie, on se dit qu’on va manger en arrivant.

 

On descend pendant plus de 10 km avec juste une grosse monté où je vais tout donner, pensant que c’est la dernière et j’aurai raison. Cette longue descente est bien dégagée et large donc on lâche les freins. Il y a toujours plein de pierres mais ça tient ! Plus on descend, plus ça devient roulant. Les virages font souffrir les plaquettes. Sur la fin en goudron, je fais une pointe à 61 km/h qui va me faire roussir le disque arrière. Chaud.

 

Retour à Florac. La boucle est bouclée. Je l’ai fait !

 

58 km au compteur pour 1100 m de D+ et 1380 de D-. Environ 16 de moyenne cette fois et peu d’arrêts et surtout aucun souci mécanique.

 

Pique nique sur le parking, douche expéditive, chargement des vélos. On sera à Lardy avant 9 heures.

 

Super Week-end avec de super co-équipiers. Sans parler d’exploit, je suis content d’avoir relevé le défi. Ça ne se fait pas comme ça d’enquiller 5000m de dénivelé. Et quelle chance de pouvoir profiter d’un tel terrain de jeux !

 

A l’année prochaine pour de nouvelles découvertes !

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